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Souvenirs familiaux
1 décembre 2020

Lorsque l'enfant parait

 

 

Notre vie se déroulait ainsi , calme et sereine mais il nous manquait tout de même quelque chose .

Depuis le décès de Denis , notre vie n'était pas aussi rose .

On essayait de ne pas trop y penser mais chaque mois on attendait la bonne nouvelle qui n'arrivait pas . On a pensé un temps que Marie-Claire était peut être bloquée psychologiquement mais contrairement à moi elle paraissait confiante .

Un jour , sur les conseils de notre copine Martine Parant elle alla consulté son père qui était médecin généraliste à Toulouse et qui avait souvent traité des patients aussi angoissés que nous .

Il lui proposa un traitement pour la débloquer psychologiquement . Je me souviens du nom de ce médicament , Ondogine . On parlait à l'époque des bébés Ondogine .

Et le miracle eut lieu , Quelques mois après , Marie-Claire m'annonça qu'elle était enceinte .

Elle décida de changer de gynécologue et choisit le docteur Finkeltin que dès le début elle trouva très compétent et surtout très chaleureux .

Elle était radieuse et dès cet instant et jusqu'à l'accouchement fut très confiante dans le déroulement de sa grossesse .

Moi , je dois reconnaître que j'ai toujours eu la crainte que nos malheurs réapparaissent .

Je ne suis redevenu optimiste et confiant en notre bonne étoile qu'à la naissance de Rémi et surtout à l'arrivée de Stéphanie .

Cependant , dès le début , nous avons encore eu quelques frayeurs car Marie-Claire , sur les conseils de son gynécologue a du prendre 3 mois de congés pour ne pas risquer de perdre prématurément le bébé .

Pour plus de sécurité , on décida de s'installer chez ses parents à la caserne des pompiers de Saint Cyprien qui était proche de la clinique où Marie-Claire devait accoucher .

C'est durant cette période que nous avons imaginé de devenir propriétaire foncier car cela faisait environ 7 ans que nous étions mariés et nous étions toujours en location .

Il faut savoir que durant ces années , il y avait en France , une inflation très importante , de plus de 10 % par an et je voyais autour de moi à l'Aérospatiale tous mes collègues s'endetter pour faire l'acquisition d'une villa .

Le remboursement mensuel d'un prêt correspondait au double d'un loyer ce qui était considérable .

Mais , comme il y avait une forte inflation , les anciens nous expliquaient que les prix d'achats de l'immobilier allaient fortement augmenter ainsi que les loyers et que nos salaires qui étaient à l'époque indexés sur le coût de la vie , allaient eux aussi augmenter alors que le remboursement de notre prêt resterait constant .

Ce qui fait qu'au bout de quelques années , notre loyer dépasserait le remboursement mensuel du prêt et que nous pourrions ainsi augmenter notre patrimoine à peu de frais en misant sur l'inflation .

Nous avions , comme tous nos amis et collègue , envie de profiter de cette opportunité pour accéder à la propriété mais nous avions un problème spécifique .

Pour emprunter au près d'une banque la somme nécessaire pour faire l'acquisition d'une villa , il fallait un apport personnel correspondant à environ 20 % de la somme totale .

Malheureusement , nous n'avions pas cet apport car on avait vécu jusque là comme des cigales , sans se soucier du lendemain .

On aurait pu demander à nos parents respectifs de nous avancer cette somme mais nous avons préféré nous débrouiller par nous même .

Car on venait d'apprendre qu'un couple de nos amis , Gérard et Madeleine Bongibault venait justement de faire l'acquisition d'une petite villa à Pibrac , sans apport personnel . Cette villa faisait partie d'un nouveau lotissement en cours de réalisation , le hameau de Château Cru .

Nous prîmes contact avec le promoteur qui nous proposa une villa entièrement terminée que nous pouvions occuper tout de suite , soit quelques mois avant l'arrivée de notre bébé .

Marie Claire trouva super l'idée que notre enfant naisse dans notre maison .

Son seul regret était que Pibrac était assez éloigné de son lieu de travail Toulousain alors que moi , j'en étais très proche .Mais , contrairement à aujourd'hui , le trafic était relativement fluide .

Très rapidement nous signèrent l'acte de vente et nous nous installèrent dans notre petite villa .

Cela correspondait à notre septième déménagement en sept ans ,

Mais on était enfin chez nous , avec un prêt qui nous engageait pour 18 ans ce qui à l'époque était beaucoup plus long que la plupart de nos amis dont les prêts étaient en moyenne de 7ans .

La villa était moderne et agréable, nous avions un salon qui donnait sur un jardin de 700 m2 et 3 chambres .

Tout de suite on se plut dans notre lotissement . Il était constitué de 50 villas toutes de constructions récente et habitées par des familles généralement de notre âge .

Très rapidement , nos voisins devinrent nos amis , toujours prêts pour des parties de tennis , des week-end au ski , des ballades à bicyclettes et des footing dans la forêt de Bouconne toute proche et bien sûr des apéros , des repas et des fêtes .

Il y avait parmi nos proches voisins , Nicole et Patrick Boyard et leur fille Virginie , Suzanne et Robert Pozzobon , les Raya et un couple d' homosexuel très sympathique dont j'ai oublié le nom .

Il n'y avait plus qu'à attendre dans la joie , la venue de notre bébé qui arriva , dans la nuit du 21 août 1975 à 4 heures du matin .

Et là j'ai cru un moment revivre , mais je ne l'ai pas dit à Marie-Claire les terribles circonstances de la naissance de Denis .

On est arrivé vers dix heures du soir à la clinique Ambroise Paré qui était située à l'époque sur les allées Charles de Fitte à coté de la caserne des pompiers .

Marie-Claire était , comme durant toute sa grossesse très sereine . Moi j'étais assez inquiet mais je ne voulais pas le lui montrer .

Dès notre arrivée , les sages femmes nous signalèrent que le docteur Finkeltin n'était pas encore arrivé à la clinique .

J'ai cru comprendre qu'il soupait ce soir là chez des amis et que les infirmières ne voulaient le déranger qu'au dernier moment ce qui accentua un peu plus mon angoisse .

Le temps passait , Marie-Claire avait débuté ses contractions qui étaient de plus en plus rapprochées et les infirmières hésitaient toujours à avertir le gynécologue .

Et ce qui devait arriver arriva , c'est une infirmière sage femme qui accoucha Marie-Claire .

Je me souviens que le docteur Finkeltin arriva après la bataille en smoking pour constater que tout s'était bien passé et nous dire simplement que nous avions un très beau bébé .

Marie-Claire qui cette fois n'avait pas été endormie pu profiter pleinement de ces premiers instants .

Elle était fatiguée mais radieuse .

Quant à moi , je n’arrêtais pas d'examiner Rémi sous toutes les coutures , un peu inquiet et j'avais été surpris de constater qu'il souriait déjà .

C'était le début d'un période prolifique pour la famille puisque deux mois après la naissance de Rémi , la cigogne emmenait Laurence chez Eliane et Serge .

Que dire des années qui suivirent la naissance de Rémi .

Je pense que , comme tous les couples qui attendaient impatiemment un premier enfant ce ne fut que des moments de pur bonheur .

On n'arrêtaient pas de le photographier , d'enregistrer ses premiers gazouillis sur notre petit enregistreur de cassettes et de le filmer avec notre petite caméra super 8 .

Des films argentiques qu'il fallait ensuite faire développer par un photographe pour pouvoir les visionner contre un mur à l'aide d'un projecteur , toute une époque .

J'ai plus tard transformé ces films en vidéo puis sur clés USB .

A propos de ces films j'ai un souvenir .

Je voulais enregistrer un instant familial important , le premier bain de Rémi .

J'avais organisé la maison comme si je tournais une production Hollywoodienne  .

Marie-Claire était un peu inquiète car elle ne savait pas comment Rémi allait réagir à son premier bain , On avait acheté une petite baignoire en plastique jaune .

Marie-Claire après avoir tâté l'eau du bain pris Rémi et commença à l'enfoncer doucement dans l'eau tiède . Moi , avec ma caméra , je me prenais déjà pour un grand metteur en scènes .

Au premier contact de l'eau , Rémi eut un petit air angoissé puis regardant sa mère il se rassura .Marie-Claire commença à le savonner doucement mais il fit un mouvement brusque , glissa entre ses mains et se retrouva entièrement sous l'eau. Moi handicapé par ma caméra je n'ai pas pu le retenir . Marie-Claire poussa un cri , ce qui inquiéta légèrement Rémi qui finit par rire aux éclats en nous voyant lui sourire .

Finalement , j'étais assez fier de notre fils qui s'était bien comporté lors de son premier court métrage .

Il allait devenir ,jusqu'à la naissance de sa sœur la vedette principale de tous nos films .

Rémi sur la table à langer , Rémi et son biberon , Rémi et sa maman , son papa , sa Mamie , son Papi , son pépé , sa mémé , avec toute la famille . Il n'y en avait que pour lui . Déjà un artiste .

 

Je n'arrêtais pas de le filmer ce qui était à l'époque un exploit car les caméras n'étaient pas aussi faciles à utiliser que les portables d'aujourd'hui . Les films étaient souvent flous , sur ou sous exposés et l'on ne s'apercevait de la qualité des films que trop tard , lorsque ils revenaient de chez le photographe .

Je me souviens encore d'un autre film à propos de Laurence et Rémi .

Laurence avait deux mois de moins que Rémi mais elle paraissait beaucoup plus grande . Elle mangeait beaucoup plus que lui . Elle était assez grosse avec une bouille ronde et un sourire de Bouddha mais , surtout elle était beaucoup plus forte et je me souviens d'un repas où toute la famille était réunie à la caserne des pompiers , Rémi venait d'avoir un an et il marchait toujours à quatre pattes alors que Laurence qui n'avait que dix mois se tenait déjà solidement sur ses jambes .

On les a mis cote à cote au bout du couloir et je commençais à les filmer .

Laurence trottinait tranquillement devant Rémi qui , pour imiter sa cousine se leva maladroitement sur ses jambes et fit , tel un artiste , ses premiers pas en direct devant la caméra .

Lorsque je regarde les photos et les films de cette époque , je m'aperçois que la vie s'écoulait paisiblement avec les repas de famille à Toulouse et à Pibrac , les Noël chez Papi et Mamie avec Laurence et Rémi , les vacances chez Pépé et Mémé et les premier bains sur la plage de la Napoule avec Rémi , Sandrine , Thierry et Véronique .

Il y eut aussi quelques moments familiaux particuliers comme le baptême de Rémi le jour de Noël , le baptême de Laurence et la communion de Véronique .

Mais je me souviens surtout du mariage de mon cousin Jean-Louis Almon .

Un très beau mariage où l'on avait dansé toute la nuit . On avait installé Rémi dans son couffin car il était encore bébé . Gêné par le bruit et la musique il avait pleuré et crié toute la soirée mais en parents indignes on ne s'étaient que peu occupé de lui . On l'avait juste relégué dans un coin de la salle . On allait le calmer de temps en temps mais je me souviens de sa forte colère ce soir là .

Avec le recul du temps je me console en me rappelant que depuis cette soirée Rémi n'a jamais plus ni crié , ni pleuré à toutes nos fêtes .

Et c'est peut-être ce qui en a fait le fêtard qu'il est aujourd'hui .

Les années s'écoulaient paisibles et heureuses . Mon nouveau travail à l'Atec était beaucoup plus passionnant . Marie-Claire avait pris un peu de recul avec le sien qui avait peu changé .

Elle allait toujours à son laboratoire avec plaisir mais elle gardait toute son énergie et son enthousiasme pour son nouveau métier de maman .

Rémi grandissait et on a tout naturellement pensé agrandir notre famille .

Secrètement et sans oser nous l'avouer nous espérions l'arrivée d'une petite fille .

Et elle est arrivée . Mais alors que la naissance de Rémi s'était déroulée sans problèmes , celle de Stéphanie a été plus problématique .

Déçue par la désinvolture du docteur Finkeltin qui était arrivé bien après l'accouchement de Rémi , Marie-Claire avait decidé de changer de Gynécologue .

Elle avait choisi le docteur Grandjean qui opérait dans une clinique de l'avenue de Muret qui n'existe plus aujourd'hui .

La grossesse s'est bien déroulée excepté lors du troisième mois où Stéphanie faillit partir dans la cuvette des toilettes pour une utilisation inappropriée de suppositoire . Mais je pense qu'elle avait déjà développé son caractère combatif .

Par contre l'accouchement a été épique .

Marie-Claire était impatiente mais Stéphanie prenait son temps si bien qu'un jour le docteur Grandjean lui proposa de provoquer l'accouchement à une date précise .

Nous sommes arrivés à la clinique le 28 mars 1979 vers 11 heures du matin et là le Docteur Grandjean nous expliqua qu'une infirmière allait lui faire une piqûre pour accélérer la venue de Steph .

Comme l'effet ne serait pas immédiat , il avait le temps de rentrer chez lui pour dîner . Ce qu'il fit .

Ce que nous ne savions pas c'est qu'il y avait une autre jeune dame qui était dans le même cas que Marie-Claire et qui avait reçu elle aussi une piqûre .

Ce qui fait qu'entre midi et quatorze heures il y avait dans la clinique , seulement deux jeunes femmes prêtes à accoucher , chacune dans une salle sous la responsabilité d'une seule sage femme .

J' accompagnais Marie-Claire dans la première salle et l'autre jeune femme était seule dans la seconde . L'infirmière passait régulièrement d'une salle à l'autre pour contrôler que tout allait bien .

Mais tout ne se déroula pas exactement selon le plan du docteur Grandjean .

On a supposé après coup que le dosage des piqûres avait été trop fort , ce qui fait que , aux environ de midi et demi , Marie-Claire était proche d'accoucher .

Mais au même instant , comme la personne qui était dans la salle à coté se trouvait dans le même état que Marie-Claire , mais avec un peu d'avance , la sage femme nous a quitté pour procéder à l'accouchement de son bébé .

Je me suis trouvé seul face à Marie-Claire . J'ai même vu la tête de Stéphanie qui apparaissait .

Je ne savais que faire . J'ai essayé de l'empêcher de sortir avec mes mains ce qui parait-il est complètement stupide .

J'étais terrorisé . J'ai hurlé si fort que la sage femme a juste eu le temps de poser le bébé sur le ventre de l'autre personne et est accourue près de Marie-Claire .

Mais là , il y eut encore une complication.

La tête de Stéphanie est apparue toute bleue car elle avait son cordon enroulé autour de son coup . Heureusement , il était suffisamment long et la sage femme a pu le dégager sans être obligé de lui faire une césarienne .

Comme j'étais seul avec elle dans la clinique , je me demande encore comment on s'en serait sortis . Mais c'était notre jour de chance .

J'ai vu le visage de Stéphanie devenir rose et j'ai pu constater qu'elle était déjà magnifique .

Elle n'a pas souri ce jour là . Par contre nous étions à la fois soulagés et aux anges .

Le docteur Grandjean arriva après la bataille .

Il nous confia un peu plus tard qu'il avait eu une des plus grosses frayeurs de sa vie et qu'il avait même envisagé de changer de profession .

Pour moi je suis sûr que cet événement qui aurait pu se terminer en catastrophe , a forgé le caractère de Stéphanie .

J'ai su dès cet instant que notre famille serait protégée par Denis , notre petit ange gardien .

Ce qui fut le cas .

 

Dès la naissance de Stéphanie , Marie-Claire pris une des décisions les plus importantes de sa vie . Elle démissionna de son poste de secrétaire de direction à l'université Paul Sabatier pour s'occuper de ses enfants à temps plein .

Elle ne l'a jamais regretté bien qu'elle aurait pu faire une très belle carrière sachant que lorsqu'elle a quitté le laboratoire elle faisait partie des cadres administratifs les plus diplômés de l'académie .

Nous avons recommencé avec Stéphanie nos séances de photos et de films super 8 mais probablement avec moins d'enthousiasme que pour Rémi . C'est toujours le problème avec les seconds . Stéphanie me l'a souvent reproché .

Nous avons conservé un grand nombre de films dont le fameux premier bain qui cette fois s'est très bien déroulé . Stéphanie regardait sa mère , les poings serrés , un peu inquiète . Au premier contact de l'eau elle retira un moment ses pieds ce qui nous a bien fait rire .

On réalisa ensuite toutes les photos classiques avec les parents et grands parents mais aussi quelques nouvelles comme Stéphanie dans les bras de Rémi , de Laurence et de Sandrine qui jouaient les protecteurs .

En juillet eut lieu le baptême de Stéphanie à l'église de Pibrac .

A la suite du repas qui eut lieu au restaurant du Lac près de L'Isle Jourdain nous sommes tous rentrés à la maison et comme il faisait très beau on avait installé des tables prêtées par nos voisins dans le jardin . Toute la famille était réunie , Pépé , Mémé , Papi , Mamie , Roger son parrain , Louisette et Sandrine , Eliane , Serge , Laurence et Pascal , Christian , Jeannine , Véronique sa marraine , Thierry et Eliane sa fiancée qui faisait ce jour là son entrée dans la famille.

A coté des clichés traditionnels , j'ai gardé le souvenir de cette journée grâce à deux autres photos . La première montrant Sandrine , Laurence et Rémi jouant ensemble à la balançoire pour la première fois .

Et surtout la seconde où l'on voit Rémi et Sandrine faire ensemble un tendre bisou à Steph qui regarde l'objectif avec gravité .

Comme s'est souvent le cas lors des périodes heureuses nous avons peu de souvenirs précis relatif aux deux années suivantes excepté les repas de famille , les soirées avec les copains , les vacances à Pégomas , les premières baignades des enfants et leurs regards émerveillés au matin de noël .

A propos de cadeaux de Noël , je me souviens de leur première moto électrique . Rémi est devenu raidement un as du pilotage . Il adorait faire des slaloms à travers toute la maison ce qui effrayait Tina et ravissait sa sœur qui s'accrochait à lui .

Je me souviens aussi de Stéphanie fonçant sur son baby trotte . Il était particulièrement rapide avec ses roues en téflon et pouvait être manœuvré dans toutes les directions .

Elle était déjà très téméraire et dès qu'on l'installait dessus elle partait à toute allure , solide sur ses petites jambes , Elle se cognait partout et effrayait elle aussi Tina qui cherchait refuge en sautant sur les lits ou sur le divan .

A propos de nos vacances à Pégomas avec les enfants , nous avons quelques souvenirs .

Pépé adorait jardiner et que ce soit à la boulangerie , à Lalande , à Daux , à Blagnac il avait toujours aménagé un jardin potager à coté de la maison .

Celui de Pégomas , se situait à environ dix mètre en contrebas de la villa sur un terrain sablonneux d'environ cinquante mètres carrés . L'été Stéphanie adorait suivre Pépé dans le jardin pour ramasser les haricots verts et surtout les fraises . Elle était si petite qu'elle disparaissait presque sous les feuilles mais comme elle mangeait plus de fraises qu'elle n'en ramassait , elle revenait du jardin les joues toutes barbouillées .

Au dessus du potager le sentier qui menait à la villa était le terrain de jeux favori de Rémi et de Sandrine . Ils inventaient tous les jours des histoires de chevaliers , de pirates ou de cow boys où ils se donnaient bien sûr les beaux rôles .

Stéphanie voulait jouer avec eux mais comme ils la jugeaient trop petite , ils ne lui proposaient que des rôles subalternes .

C'est ainsi qu'un jour , ne voyant plus Stéphanie jouer avec son frère et sa cousine , on se mit à la chercher . On l'a trouva au bout de quelques instants assise dans le sentier avec à coté d'elle trois battons attendant le retour de son frère et de sa cousine .

On apprit plus tard de leurs bouches que dans le scenario établi par Rémi ce jour là , Stéphanie devait garder les trois chevaux et surtout ne pas bouger .

Elle attendait depuis plus d'une heure le retour des deux aventuriers .

Un autre souvenir concernant Rémi à Pibrac .

Son héros préféré dont il suivait régulièrement les aventures à la télévision était Zorro et je me souviens qu'on lui avait acheté un vinyl qui racontait l'histoire de Diego de la Vega .

Il l'écoutait en boucle tout au long de la journée sur notre chaîne ce qui fait qu'au bout de quelques mois , il connaissait l'histoire par cœur et n'arrêtait pas de nous la raconter .

Avec son langage d'enfant , on ne comprenait pas exactement ce qu'il nous disait mais cela correspondait mots à mots à l'enregistrement .

Déjà un petit acteur de théâtre .

On a l'impression , en tant que parents que l'on élève nos enfants de la même manière , pourtant

dès leurs premiers pas nous avons remarqué des différences de caractère entre Rémi et Stéphanie .

Rémi était rêveur , joueur , procrastinateur et préférait céder plutôt qu'entrer en conflits .

Stéphanie était concrète , volontaire , impatiente et défendait ses idées au risque de l'affrontement .

Pour l'illustrer , je me souviens de la façon dont , au même âge , j'essayais de leur faire manger la soupe .

Avec , Rémi , cela se passait ainsi :

Rémi , mange ta soupe .

Non

mange ta soupe ,

non .

Mange en la moitié

D'accord

Me prenant pour un bon éducateur , j'ai utilisé la même astuce quelques années plus tard avec Stéphanie .

Stéphanie , mange ta soupe .

Non

mange ta soupe ,

non .

Mange en la moitié

Non

Avec Rémi , le conflit s'était transformé en jeu et cela l'avait amusé , Stéphanie , elle ne voulait pas se laisser manœuvrer .

 

 

 

 

 

 

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