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Souvenirs familiaux
6 décembre 2020

1990 New-York

En cet été 89 , on a décidé de visiter le Maroc avec nos enfants .

Et cette fois ci , on est parti à l'ancienne comme au temps de nos voyages en Grèce, , c'est à dire avec notre voiture mais sans plan et en s'arrêtant au hasard de nos envie et cherchant un restaurant ou un hôtel au jour le jour sur le bord de la route .

Pour les visites de sites et de monuments on avait quelques idées à priori mais on s'appuyait surtout comme d'habitude sur le guide du routard que l'on révisait chaque soir .

Pour commencer on devait bien sûr traverser rapidement l'Espagne .

je me souviens de notre première halte près d'Almeria , exactement dans le désert de Tabernas pour visiter les villages de Western où avaient été tournés les films de Sergio Leone .

Il n'y avait pas encore en Europe des parcs de Loisirs et ces villages n'étaient constitués que de décors de films qui étaient laissés à l'abandon après le tournage

Nous avions déjà visité ces villages quinze ans auparavant avec la caravane de Papi et j'avais remarqué qu'ils étaient en plus mauvais état mais les enfants les ont trouvé splendides .

A l'exception de rares touristes il y avait seulement quelques gardiens pour éviter les pillages .

On allait et venait tout le long de ces avenues , pénétrant dans un saloon ou dans le bureau du shérif et photographiant les enfants dans un corral , sous un tipi d'indien ou sur une potence .

Ils étaient parfois surpris de voir que les bâtiments très réalistes coté rue n'étaient en fait que des panneaux de bois recouvert de plâtre et qu'il n'y avait rien derrière les façades mais ils étaient ravis .

 

Le lendemain , après avoir pris le ferry à Gibraltar , on est enfin arrivé au Maroc et là le dépaysement fut total , à l'exception de la langue qui restait le français ce qui a permis aux enfants de pouvoir suivre toutes nos conversations avec les autochtones tout au long du voyage .

Dès le début je fus surpris par la différence de comportements des marocains .

Ils étaient aussi sympathiques que les grecs , les yougoslaves , les turcs , les russes et même les ouzbèques avec lesquels nous avions conversé au cours de nos divers voyages mais ils avaient une manière de s'imposer pour nous vendre un bibelot ou un service qui s'apparentait souvent à de l'agression . C'était parfois limite .

Les marocains surtout dans les bleds étaient à l'époque moins riches que les touristes .

Ils manquaient de beaucoup de ressources de première nécessité et on avait lu dans le guide du routard que pour obtenir un renseignement par exemple pour vérifier notre itinéraire il était de bon ton de donner quelque chose en échange .

Dans ce but , Marie-Claire avait préparé une pochette qu'elle avait rempli de stylos et de divers objets . Elle avait confié cette pochette à nos enfants .

Et un des premiers jours alors que nous cherchions notre itinéraire dans la montagne , je crois que c'était dans le Rif , on a remarqué un petit berger au bord de la route .

Marie-Claire a demandé aux enfants qui étaient à l'arrière de la voiture de baisser la vitre et de proposer un stylo au petit garçon . Celui-ci s'approcha mais au moment où il s'apprêtait à faire son choix , une horde d'enfants jaillirent d'on ne sait où . Ils passèrent leurs mains à l'intérieur de la voiture et en quelques secondes récupérèrent la totalité des objets que l'on avait prévu de distribuer tout au long de notre voyage . Stéphanie fut un peu affolée mais finalement tout le monde finit par trouver cette aventure assez drôle .

Toujours par le routard on avait appris que , si on prenait une personne en auto-stop elle nous pourrait nous inviter chez elle .

C'est ce qui nous est arrivé un jour . Une dame que nous avions pris en stop nous a invité à prendre le thé à la menthe sous une tente dans la montagne .

Elle n'avait pas de meuble mais seulement de très beaux tapis . Elle ne parlait pas le français mais toutes les personnes qui habitaient sous cette tente avec elles étaient très souriantes et mal grès leur pauvreté évidente , elles vivaient dans un environnement très propre et très sain .

On a fait en suite escale à Fez qui est connu pour être une des villes les plus typiques du Maroc .

Mais on n'a pas pu la visiter parce que tous les commerces de la médina étaient fermés suite à une fête musulmane .

Je me souviens seulement qu'il y avait dans cette ville un très grand nombre de boutiques de tanneurs avec des bassins de traitement des peaux de chèvres qui envoyaient dans l'atmosphère une épouvantable odeur d'urine .

On a traversé en suite rapidement Rabat et Casablanca car nous voulions surtout visiter le sud du Maroc .

Mon rêve depuis mon adolescence était de pouvoir passer une nuit à la belle étoile dans le désert .

J'avais lu , toujours sur le guide du routard , que l'un des plus beaux sites du Sahara au Maroc se trouvait près de Merzouga .

Ce site avait servi de décors pour de nombreux films comme Ali Baba et les quarante voleurs ou Laurence d'Arabie .

Partant vers le sud on a repris notre route en passant par de très beaux oasis près des gorges du Dadès et de Dodgha et on est arrivé dans un très bel hôtel avec piscine .

Ce soir là on avait rencontré une couple de français avec deux enfants qui avaient programmé un voyage assez semblable au notre .

En les quittant le lendemain nous nous étions arrêtés au bord de la route pour prendre un auto-stoppeur . J'avais remarqué dans le rétroviseur que nos nouveaux amis avaient eux aussi pris un autre auto stoppeur au même endroit .

Notre auto stoppeur était un jeune homme au teint très noir . Il était vêtu d'une gandoura et d'une coiffure bleu traditionnelle des habitants du désert .

Il nous expliqua qu'il était comptable et qu'il se rendait à son travail dans une ville proche dont j'ai oublié le nom .

Au cours du voyage , je lui ai raconté que nous avions envie de passer une nuit dans le désert à Merzouga .

Il nous a alors proposé de nous y accompagner et de nous faire visiter le site si nous l'emmenions le lendemain chez son patron . Nous avons accepté sa proposition .

Tout d'abord , sur sa demande nous avons fait un détour par son domicile , où son épouse nous a offert le thé puis nous sommes partis direction Merzouga .

Nous y sommes arrivé vers le milieu de l'après midi .

Effectivement c'est un site extraordinaire avec des énormes dunes de sable orangées qui s'étalaient jusqu'à l'horizon .

Notre guide nous a proposé de faire une ballade à pied dans les dunes jusqu'à la tombée de la nuit , puis , pour le remercier , nous l'avons invité dans un petit restaurant installé au milieu du désert .

On a en suite planté nos deux petites tentes directement sur le sable et on a gonflé nos matelas pneumatiques comme lors de nos premiers voyages .

Il y avait quelques touristes qui eux aussi passaient la nuit à coté de nous dans ce camping improvisé .

Notre guide s'est couché directement sur le sable , sans matelas ni couverture mais en vrai bédouin , il nous a expliqué qu'il dormait toujours ainsi dans le désert ,

Après une nuit merveilleuse , on a repris la route pour emmener notre nouvel ami , à son travail .

Et là deux surprises .

Tout d'abord , on a retrouvé notre couple d'amis qui eux aussi avaient pris un auto stoppeur , juste derrière nous et , ils nous ont raconté qu' ils l'emmenaient à son travail , au même endroit que nous .

Et on apprit par la suite que ces deux auto stoppeurs étaient en fait des rabatteurs qui travaillaient pour le compte d'une fabrique de tapis orientaux .

On nous a proposé un grand nombre de tapis très beaux mais très chers . Je crois que l'autre couple en a acheté un mais nous , nous n'avions pas assez d'argent .

Cependant , pour remercier notre nouvel ami qui nous avait un peu roulé , Marie-Claire a acheté une petite théière dont la valeur n'avait rien à voir avec le prix des tapis.

Mais , cela n'a pas du tout calmé notre guide qui s'est énervé et , à la manière des marocains , nous a fait énormément de reproches en nous explicant que l'on lui avait perdre son temps et sa commission de vente .

 

Tous les marocains n'étaient pas aussi agressifs , en particulier ceux qui n'avaient rien à nous vendre mais ils étaient rares .

Je me souviens d'une discussion que j'avais eu un jour avec un petit berger au sujet de Stéphanie .

Il l'avait trouvé ravissante bien qu'elle soit à l'époque très jeune . Mais je ne sais pas si c'était culturel ou bien pour lui faire plaisir ainsi qu'à notre famille mais ce jeune berger nous avait accosté avec le sourire . Il appelé Stéphanie , la jolie Gazelle et me demanda si je voulais la lui donner en mariage . Stéphanie était un peu inquiète . Moi , pour rire j'ai commencé à marchander .

Il me proposa de l'échanger contre deux chèvres . Je lui répondis que je voulais trois chameaux .

Stéphanie affolée à l'idée que son père allait la vendre se réfugia dans les bras de sa mère qui , pour la rassurer , lui affirma que c'était une plaisanterie douteuse de son père mais elle m'a considéré bizarrement pendant quelques temps .

Quelques jours plus tard nous arrivèrent à Marrakech , ville superbe qui nous a rappelé Istanbul ou Samarcande .

En particulier la place Jemaa el Fna avec ses porteurs d'eau , ses charmeurs de serpents , ses conteurs , ses acrobates et ses marchands qui vendaient des produits improbables .

Je me souviens particulièrement de l'un d'entre eux qui vendait des appareils dentaires d'occasion . Un client puisait dans un grand bocal , en retirait un dentier , se le mettait en bouche pour voir s'il lui convenait et partait avec , satisfait .

J'ai un autre souvenir sur cette place ,

En sortant du parking , j'avais été accosté par une personne qui n'arrêtais pas de me harceler pour me proposer quelque chose. Je pense qu'il voulait nous servir de guide pour visiter la ville .

Pour qu'il s'éloigne je lui ai dit que j'étais d'accord mais qu'il revienne dans une heure et nous sommes partis visiter seul la ville . Quelques minutes plus tard , il s'est présenté devant moi mais je ne l'ai pas reconnu et je l'ai remballé . Alors il s'est mis à m'agresser en me disant que je n'étais pas de parole . Je ne comprenais pas pourquoi il ameutait tout le monde .

C'est Marie-Claire qui m'expliqua mon erreur .

On a finalement quitté la place sous les injures .

 

Quelques jours plus tard , après avoir traversé Ouarzazate , on est arrivé par des pistes de sable jusqu'à Zagora , dans le grand sud .

Cette ville , assez quelconque est surtout célèbre parce qu'elle est l'un des lieux de départ des caravanes qui traversent le Sahara .

Il y a d'ailleurs au bout de la ville un panneau , assez humoristique , planté face à l'immensité du désert sur lequel on peut lire , Tombouctou 52 jours . Tout un programme .

J'ai toujours eu envie de traverser le désert à dos de chameaux .

Cette envie m'est probablement venue de mon enfance lorsque je lisais , assis derrière le comptoir du tabac , les aventures de Tintin au pays de l'or noir et pet-être plus tard lorsque je regardais Laurence d'Arabie au cinéma de Blagnac .

Cette après midi là , en arrivant à Zagora , alors que toute la famille se préparait à passer une nuit paisible dans un bel hôtel après un voyage en voiture assez épuisant , j'ai rencontré dans la rue un bédouin qui m'a proposé de nous emmener tout de suite en promenade dans le désert .

J'ai réussi à convaincre Marie-Claire et nous voilà partis tous les quatre pour une grande aventure . Notre guide , sur un premier chameau , marie-Claire et moi sur deux autres et Rémi et Stéphanie  tous les deux sur un troisième . Il y avait aussi le fils du guide qui nous accompagnait en nous suivant à pied . Au départ , on a tous été surpris . Tous ceux qui sont déjà monté à dos de chameau s'en souviennent . Le chameau est allongé sur le sol , jambes repliées , ce qui facilite notre installation puis sur ordre du guide , il soulève ses pattes arrière puis ses pattes avant . On est soulevé de haut en bas puis de bas en haut . C'est assez impressionnant mais une fois installé , on est rassuré et on s'habitue rapidement au mouvement chaloupé de leurs pas .

Notre petite caravane a quitté lentement la ville et nous sommes entrés dans le désert .

Je ne sais pas comment notre guide se repérait car il n'y avait selon moi aucune végétation à l'horizon . Comme il ne parlait pas français , je demandais des explications à son fils .

Il m'expliqua que l'on devait atteindre un arbre au milieu du désert et que c'était l'endroit où l'on s'arrêterait pour manger et pour passer la nuit à la belle étoile .

Effectivement , au bout de quelques heures on distingua un petit palmier à l'horizon , tout seul au milieu du désert . On se rapprocha et on finit par arrivé près de lui .

Le guide fit se coucher nos chameaux et nous voilà tous à l'ombre du palmier .

Puis , il fit un petit tour dans le sable et revins avec quelques brindilles pour faire un feu de bois .

Il sortit en suite d'une poche située sous la selle de son chameau , une marmite , de l'eau , des légumes et du mouton et nous prépara un couscous que l'on trouva excellent .

Après le repas , comme la nuit était tombé , il sortit une grande couverture et six draps , une fois encore de sous la selle de son chameau et nous nous sommes tous couchés autour du palmier .

La nuit était calme et étoilée , nous nous sommes endormis rapidement car le jeune guide nous avait dit qu'il fallait se lever de bonne heure le lendemain car le soleil était très chaud et si nous ne voulions pas avoir de problèmes , il faudrait arriver à l'hôtel dans la matinée .

Tout était parfait sauf qu'au milieu de la nuit , un vent violent s'est levé soudainement , j'imagine que ce devait être le sirocco .

Nous avons été obligé de passer le reste de la nuit la tête enroulée dans les draps pour ne pas être étouffé par le sable du désert .

Mais le plus affolant fut de constater le lendemain que nos chameaux avaient disparus .

La veille , notre guide les avait laisser vagabonder librement autour du palmier pour qu'ils recherchent quelques maigres herbes pendant la nuit mais, pour qu'ils ne partent pas trop loin , il avait noué une corde entre leurs deux pattes avants . Ainsi entravé , les dromadaires pouvaient se déplacer à leur guise mais ils ne s'éloigneraient pas trop du palmier et il était très facile de les retrouver le lendemain en suivant leurs traces dans le sable .

Le jeune guide nous avait expliqué que son père irait les rechercher rapidement en suivant leurs traces dans le sable .

Malheureusement , le vent avait effacé toute leurs traces pendant la nuit . Impossible de les repérer .

Alors notre guide est parti à pied à leur recherche , nous laissant seuls sous ce petit palmier au milieu du désert avec les enfants et le jeune guide .

Au bout de quelques temps , on ne vit plus sa silhouette à l'horizon et on commença à s'inquiéter car le soleil montait et avec lui la température .

On interrogeait le jeune guide qui comme tous les habitants du désert avait , parait-il une meilleure vue que nous . Et de temps en temps , il nous affirmait voir son père à l'horizon , tout d'abord à l'est , puis au nord , puis à l'ouest , puis au sud . Nous on ne distinguait rien .

Les heures tournaient et nous devenions de plus en plus inquiets , imaginant que nous allions mourir dans le désert avec nos enfants .

Heureusement , vers onze heure du matin , le guide nous indiqua un petit point noir à l'horizon et au bout de quelques minutes on distingua notre guide qui avançait lentement suivis par ses quatre dromadaires .

On repris les chameaux et on arriva à l'hôtel complètement déshydraté mais sain et sauf .

Je nous revois , tous les quatre , affalés mais heureux , dégustant un jus d'orange dans un salon du restaurant .

Mais ce fut une belle aventure que l'on a vécu pour une fois ensemble avec les enfants .

 

Pour terminer avec ce voyage au Maroc et en Espagne , il nous est arrivé quelques incidents les derniers jours .

Le premier , alors que nous passions la douane marocaine .

Pendant que je m'occupais des formalités , Marie-Claire et Rémi étaient partis aux toilettes et on avait demandé à Stéphanie de surveiller la voiture mais elle s'était éloignée quelques minutes ce qui a suffit pour que l'on nous vole quelques objets , en particulier les deux walkmans des enfants .

On nous avait dit de faire attention aux voleurs au Maroc mais on n'était pas trop inquiets et il a fallu cette petite faute d'inattention le dernier jour pour que cela devienne une réalité .

Un peu vexé de ne pas avoir été assez prudent et pour notre première et dernière nuit en Espagne , j'ai décidé de faire très attention et j'ai volontairement garé ma voiture devant la porte de notre hôtel dans le centre de Séville .

Mais le lendemain , elle avait été visitée et on nous avait volé les carnets de santé des enfants et un sac de linges sales avec quelques beaux vêtements .

Je suis allé porter plainte au commissariat de police de Séville mais il y avait tellement de monde qui faisait la queue devant le guichet des déclarations de vol que je suis parti sans faire de déclaration .

 

1990 New-york

 

Toujours grâce à nos albums photos et à nos vidéos familiales , quelques souvenirs de cette année 90 ont refait surface .

Une semaine en mars à Biscarrosse , chez Kiki et Hubert dans leur jolie villa sous les pins avec , avec comme chaque fois les ballades sur la plage le long de l'océan et près du lac à Sanguinet .

On avait emmené les enfants et Cannelle . Ils avaient eux aussi un petit caniche roux , Ripoux . C'était un chien très sympathique mais turbulent contrairement à Cannelle . Il n'arrêtait pas de dévorer tout ce qu'il trouvait . C'est d'ailleurs ce qui à causé sa perte car Kiki nous a raconté qu'il est mort quelques années plus tard après avoir bu tout un bidon d'antigel .

Un autre week-end en juin où l'on était retourné après bien des années à Narbonne Plage avec les enfants et nos amis et voisins de Château Cru , les Pozobon , Robert , Suzanne et leur fille Laura que Stéphanie considérait un peu comme sa petite poupée . Stéphanie qui nous jouait ce jour là à la pin-up sur la plage . J'ai des preuves .

On avait passé les vacances d'été à Pégomas chez Pépé et Mémé , avec comme d'habitude la famille au grand complet pour le plus grand plaisir de Mémé qui adorait ces grands rassemblements familiaux . Il y avait en plus cette année là , Serge , Eliane et Laurence qui venaient d'acheter un appartement en propriété partagée près de Nice à Marina baie des Anges . Cela se faisait assez couramment à l'époque . Ils avaient acheté de la même façon un autre appartement à Chamrousse ,

au pied des pistes de ski .

De ces vacances à Pégomas , j'ai aussi le souvenir de mon père nageant et plongeant dans la piscine . Il était handicapé du bras gauche , suite à son accident de voiture d'avant la guerre .

Ce handicap l'obligeait à nager avec une seule main d'une manière assez bizarre .

Il avait aussi l'habitude , dès qu'il commençait à nager , que ce soit dans la piscine ou dans un lac , d'enfoncer sa tête à moitié dans l'eau et de la tourner en sifflant de manière à produire un son qui ressemblait au cri d'un phoque , ce qui avait le don d'amuser les enfants .

Ce son est devenu un signe de reconnaissance de la famille car il s'est transmis depuis de père en fils et en fille .

Mais ce qui nous amusait le plus s'était sa manière de plonger ,car il pénétrait toujours dans l'eau en faisant un plat .

On a aussi gardé un autre bon souvenir de cet été à Pégomas , une vidéo très créative des enfants .

Rémi était à l'époque fan d'une émission humoristique de Canal plus animée par les Nuls , Chantal Lauby , Alain Chabat et les deux autres .

Et il avait décidé d'utiliser notre caméra vidéo pour réaliser leur propre émission .

Stéphanie imitait Chantal Lauby et annonçait les différentes scènes . Sandrine présentait la météo et

faisait un défilé de mode avec Emilie . Mais le clou de l'émission était un interview de Pépé par Rémi qui nous amuse encore aujourd'hui .

J'ai retrouvé , toujours grâce aux albums photos , un autre souvenir de cette année , une ballade au mont Caroux avec nos amis Nicole et Michel Soulcié . Rémi était en classe avec un de leur fils , Julien et ils nous avaient invité à passer un week-end dans le village où ils avaient passé toute leur enfance , Colombière dans l'Hérault .

On s'était retrouvé , nous quatre plus une vingtaine de membres de la tribu Soulcié à arpenter le sentier qui mène au mont Caroux et nous nous étions baignés au passage dans les marmites au fond des gorges de Colombière .

On était arrivé à la nuit tombante au sommet du Caroux , juste à l'heure pour assister au passage des mouflons qui venaient récemment d'être réintroduit dans le massif .

C'était très impressionnant .

Les adultes avaient passé la nuit dans un refuge et les enfants avaient dormi sous une petite tente .

Ils nous ont raconté au matin qu'ils n'avaient pas pu dormir de la nuit car il y avait énormément de sangliers autour d'eux .

 

Cependant , le souvenir le plus marquant de cette année 1990 restera pour nous celui de notre premier voyage à New-York .

Virginie , la fille de nos voisins , Nicole et Patrick Boyard qui étaient devenus nos amis depuis notre installation à Château cru , était la compagne d'un directeur d'Air France qui avait au sein de sa société une mission particulière . Il rédigeait des guides touristiques .

Comme cette année là il travaillait sur New-York cela donna l'idée à Nicole de faire un voyage avec lui aux États-Unis et ils nous proposèrent de les accompagner .

Et nous voilà , débarquant , tous les six , fin avril à Newark , un des aéroport de New-York .

De là tout alla très vite . Un de ces fameux taxi jaune nous emmena au centre de Manhattan , exactement à Midtown . Il nous arrêta devant un immeuble , on prit un ascenseur qui n'en finissait pas de monter , puis on arriva dans l'appartement des amis des Boyard . Je me souviens que le propriétaire après nous avoir salué , nous proposa de faire un tour sur leur balcon et là ….

Inimaginable , quel choc . On devait se trouver aux environ du deux centième étage .

Je me souviendrais toujours de ce premier contact avec New-York . La rue tout en bas avec ses voitures minuscules , ses bruits , ses couleurs et ce n'était que le début d'un séjour fabuleux .

Pour moi , avec Istanbul , New-York est de loin la plus belle ville que j'ai jamais visité .

Je me souviens des ballades dans les rues de Manhattan , marchant toujours en levant les yeux vers le ciel émerveillé par le perpétuel mouvement des nuages qui se reflétaient dans les vitres de ces immenses buildings pendant la journée et qui à la nuit tombante étaient remplacé par les panneaux publicitaires géants aux lueurs extraordinaires toujours changeantes .

Dans mon souvenir , cette visite de New-York reste essentiellement physique et relativement sportive . Que de ballades . On a parcouru à pied presque tous les quartiers de Manhattan . On n'utilisait que rarement le métro ou les taxis .

Comme tous les touristes qui visitent New-York , on a l'impression d'être déjà passé dans tous ces quartiers car on les a vue cent fois au cinéma ou à la télé mais le fait de s'y trouver réellement nous procure une très forte impression . On devient rapidement les héros de nos films .

Nous étions logés dans un petit hôtel qui jouxtait Central Park , juste à côté de la villa effrayante qui avait servi de décors au film Rose Mary Baby de Roman Polanski .

Nous avons commencé notre visite en montant au sommet des incontournables buildings pour se donner quelques frayeurs . A ce sujet celui qui m'a le plus impressionné n'était pas l'Empire State , ni le superbe Chrysler building mais le World Trade Center qui a été détruit lors des attentats de septembre 2001 . Je me souviens qu'arrivé au dernier étage j'avais eu beaucoup de mal à me rapprocher de la paroi vitrée pour voir le sol ce qui avait beaucoup amusé Marie-Claire .

Je me souviens aussi qu'en ce mois d'avril , la température de New-York était très changeante , passant d'un jour à l'autre d'un froid hivernal à une douceur printanière .

On ressentait particulièrement ce froid lorsqu'on passait sur le pont de Brooklyn , que l'on parcourait la Sky line qui longe l'Hudson ou lorsque l'on était sur le ferry qui emmène vers la statue de la liberté . Par contre on étouffait lors de nos ballades sur la 5ième avenue , Time square ou Park avenue .

J'ai quelques souvenirs plus personnels de ce premier séjour à New-York .

Tout d'abord les patineurs du Lincoln center .

La mairie de New-York avait installé une patinoire à ciel ouvert sur une place entourée de buildings près du Lincoln center et , avec Marie-Claire on s'était bien amusé à regarder ces grosses américaines en tutus roses qui virevoltaient au son de musiques sud américaines et aussi ses couples de petits vieux qui dansaient ensemble , tels Fred Astaire et Ginger Rogers .

Ce qu'il a y a de sympathique chez les américains c'est qu'ils sont toujours très gamins et n'ont aucun complexes .

A propos des gros , on nous l'avait dit mais on a tout de même était très surpris du très grand nombre d'obèses que l'on peut voir dans la rue aux US , en particulier à Harlem .

 

A propos d'Harlem , Nous sommes allés assister à une des traditionnelles messes méthodistes .

Cette année là , Harlem avait la réputation d'être un quartier assez dangereux pour des touristes et nos amis nous avaient conseillé de nous y rendre en taxis .

Ce qui nous a le plus surpris dès le début , c'étaient le grand nombre de grosses noires habillaient avec des robes et des chapeaux qui les faisaient ressembler à la reine d'Angleterre .

Je me souviens qu'au début , le pasteur a demandé à chaque nationalité de se lever .

Lorsqu'il a appelé les Français , on s'est levé tous les six et le public s'est retourné vers nous et nous a applaudi . Puis les chants ont commencé . Le pasteur était entouré d'une centaine de chanteurs . On a eu droit à tout le répertoire de Négros spirituals .

On n’arrêtait pas de chanter , de taper dans nos mains et de danser , tout en faisant le tour du temple et chaque fois que l'on passait devant une petite table sur la quelle il y avait une soucoupe , on devait y glisser un dollar .

Le pasteur s'était en suite lancé dans un sermon interminable qui m'avait paru assez agressif , je n'ai pas tout compris mais j'avais eu le sentiment qu'il parlait de racisme , d’apartheid et d'Afrique du Sud .

Au retour de la messe , il n'y avait plus de taxi , on a été obligé de prendre le métro avec une certaine appréhension mais tout ce passa bien .

On nous avait informé que lorsqu'on prenait le métro , il fallait rester à l'intérieur d'un certain périmètre , à faire attention à Harlem de ne pas dépasser certaines heures mais surtout éviter le Bronx . On était un peu inquiet à ce sujet car on avait lu quelques temps auparavant le bûcher des vanités qui racontait les malheurs d'un golden boy new-yorkais qui s'était retrouvé par inattention lui aussi dans le Bronx . Il faut dire qu'à cette époque , certains quartiers de Manhattan avaient mauvaise réputation , notamment Bowery à cause des drogués . Le problème , quand on se promène dans Manhattan , c'est que l'on passe d'un quartier à l'autre , sans s'en rendre compte . Il suffit de traverser une avenue . C'est lorsque l'on est de l'autre coté que l'on constate le changement .

Par exemple , lorsque l'on passe de Little Italy à China Town .

A ce sujet , je me souviens qu'un soir , on s'est retrouvé marchant dans Bowery vers sept heures du soir et tout à coup , on a constaté que ,face à nous des deux côté de la rue arrivait vers nous une quinzaine de gars à l'air mal intentionné . On a accéléré notre pas et l'on a traversé l'avenue qui heureusement correspondait au début du quartier italien et là , je suppose que ce quartier est surveillé par la mafia , toujours est-il que les loubards qui nous suivaient ne traversèrent pas l'avenue ce qui nous rassura .

Autre souvenir , nous sommes allé visiter le Moma , l'un des plus beaux musées d'art moderne .

On a été sous le charme des très nombreux tableaux des Impressionnistes , des Picasso et autres peintres modernes mais ce qui nous vraiment amusé , c'est la dernières salle .

Au fur et à mesure que l'on passait de salle en salle , les peintres étaient de plus en plus contemporains et de plus en plus provocateurs . Ce qui fait que l'on termina par une salle où tous les tableaux étaient unicolores . Il y avait un carré orange , puis un rectangle rouge , puis bleu et le dernier était tout blanc avec sur le côté , une tache noire qui avait dégouliné . On a été saisi par un fou rire énorme surtout qu' il y avait avec nous dans cette salle , deux touristes assez snobs qui n'arrêtaient pas de s'extasier devant tant de beauté .

Nous n'avons pas été voir d'opéra au Métropolitan , car nos amis n'étaient pas fan . Dommage car on aurait pu peut-être voir Pavarotti à cette époque . mais on a tout de même été à Broadway pour voir une comédie musicale . Je me souviens que c'était Les Misérables .

Il faut dire que les New-yorkais sont les maîtres de ce genre de spectacle . Malheureusement , il en passe très peu à Paris et encore moins à Toulouse . Avec Marie-Claire on a connu les comédies musicales essentiellement au cinéma avec West side story . C'est pour cette raison que l'on n'a pas voulu manquer ce spectacle .

Pour en terminer avec notre séjour à New-York , je me souviens que nos amis , nous avait réservé une surprise .

Ils nous ont emmené un soir dans un bar où il se passait quelque chose d'assez exceptionnel .

Ce bar était fréquenté par des artistes qui probablement jouaient dans les comédies musicales de Broadway . Mais là , il n'était pas question d'assister à un spectacle . Cela démarrait ainsi .

Un comédien se mettait tout à coup à chanter avec une forte voix, seul au milieu des clients .

Tout le monde était surpris mais au bout de quelques instants , un autre chanteur se mettait à l'accompagner à un autre bout de la salle , puis trois , puis dix .

Les choristes se répondaient d'un bout à l'autre de la salle, un groupe en entrant dans le bar , un autre leur répondant du balcon ,un autre à coté de nous . On avait l'impression d'être nous même au milieu de la scène . Je n'ai jamais su , si nous assistions à un spectacle préparé ou si s'était de la pure improvisation mais c'était fantastique .

On est revenu plusieurs fois à New-York mais on n'a jamais pu retrouver ce type de spectacle .

Par contre , J'ai vu quelques fois des vidéos sur You tube qui présentaient des scènes semblables soit disant improvisé dans un couloir de métro ou dans une gare .

 

JN

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