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Souvenirs familiaux
30 novembre 2020

Les années insouciantes

Je démarre mon récit en 1963.

 

j'avais 20 ans . J'étais étudiant à l'université Paul Sabatier de Toulouse.

Mes parents venaient de vendre leur commerce , le bureau de tabac du pont de Blagnac et débutaient leur première année de retraite dans leur nouvelle résidence , le château de Peyrolade à Daux .

Ma sœur Louisette était pensionnaire au collège d'enseignement catholique , l'Annonciation à Seilh .

Mon frère Christian était encore conseiller agricole ou peut-être déjà directeur du lycée agricole de Gaillac .

Il vivait à Lavaur avec son épouse Jeannine et ses enfants Thierry et Véronique .

Quant à moi , je débutais ma deuxième année universitaire à la faculté de Rangueil et j'habitais un petit appartement à Toulouse , rue Cujas prés de la place du capitole au troisième étage au dessus d'une boîte de nuit , le Blendy .

Le Blendy me rappelle un premier souvenir .

Les soirées d'été j'ouvrais la fenêtre de ma chambre et je jouais sur mon pipeau un des seuls morceau que je connaissais , l'air du marchand de sable de l'émission Bonne nuit les petits .

C'était une émission qui passait tous les soirs sur la première chaîne , destinée à envoyer les petits enfants au lit .

A la fin de l'émission on voyait le marchand de sable qui partait dans la nuit sur un tapi volant en jouant du pipeau , accompagné de son fidèle nounours qui chantonnait  , au revoir les petits  .

C'est ainsi que , parfois lorsque je jouais cet air sur mon pipeau , j'entendais les noctambules , un peu éméchés qui sortaient de la boite de nuit en hurlant Nounours , Nounours .

Je ne retournais chez mes parents que les week-ends , au volant de ma Volkswagen verte , la fameuse coccinelle .

Mes activités hebdomadaires se partageaient entre les cours à la faculté et mon job de surveillant d'externat au lycée Nord .

Marie-Claire habitait encore chez ses parents à Toulouse près du Grand rond .

Elle était étudiante au lycée Ozenne prés de l'église Saint Sernin et poursuivait ses études qui l'ont amené, quelques années plus tard , à l'obtention d'un BTS de secrétariat de direction .

Notre quartier général de l'époque où nous passions la plus grande partie de notre temps était un fameux bar de la place du capitole qui n'existe plus aujourd'hui , le Mon Café que tout le monde appelait Mon Caf .

C'était un café à l'ancienne avec une décoration rouge et blanche qui le faisait plus ressembler à une boucherie qu'à un café .

Il était assez moche et n'avait pas la classe de l'autre café étudiant de Toulouse , le Lafayette que l'on appelait , le Laf et qui existe toujours place Wilson .

Le Laf était le lieu de rassemblement des étudiants des facultés de Droit , de médecine et de l'école de Commerce , beaucoup plus aisés que nous autres étudiants de la faculté des sciences .

Je me souviens qu'il y avait garées devant le Laf quelques Triumphs et MG décapotables , rien à voir avec les 2cv et 4cv stationnées sur la place du Capitole .

Notre Mon Caf était beaucoup plus modeste .

Je me souviens de la patronne que l'on surnommait Nénette qui nous surveillait en coin , assise derrière la caisse enregistreuse et aussi de ses garçons de café Robert , Charly et Roger qui n'arrêtaient pas de nous raconter des blagues minables qui nous amusaient beaucoup .

Sans oublier Dédé , le marchand de journaux qui déambulait dans le quartier , toujours légèrement éméché dès dix heures du matin .

On l'avait surnommé Enfin ça y est , car il inventait tous les jours une nouvelle improbable du genre enfin ça y est le Pape est mort . Les badauds se précipitaient pour lui acheter son journal .

Il y avait au fond du café , une salle remplie de baby foot qui nous occupait une grande partie de nos soirées et au sous sol une salle de billard colonisée par une dizaine de passionnés dont l'un des plus assidu était , je l'ai appris par la suite , un cousin de Marie-Claire , Jean Laffaille qui avait été plusieurs fois champion de France .

C'est à Mon Caf , en 1963 , que j'ai aperçu pour la première fois Marie- Claire .

Elle accompagnait ce jour là , sa copine Christiane qui cherchait à se rapprocher d'un camarade de sa classe dont elle était amoureuse , mon ami d'enfance Jacques Gallart .

Elles revinrent les jours suivants et devinrent rapidement membres de notre bande .

A cette époque, nous allions souvent danser au premier étage d'un autre bar de la place du capitole le Borios . Ce n'était pas réellement un dancing mais une salle où une association d'étudiants organisait des matinées dansantes tous les week-ends au son d'un électrophone .

C'était le début de ce que l'on appelait les sur-booms .

On trouvait encore à Toulouse des dancings avec des petits orchestres mais les étudiants préféraient ces salles plus modernes car on y écoutait les derniers standards américains sur les fameux vinyles 45 ou 33 tours .

On dansait comme des fous sur des airs sud américains , mambo , boléro ou cha cha cha avec les Machucambos ou Ben et sa Tumba  et sur des rock'n roll de Bill Haley , Elvis Presley et Little Richard .

Je me revois encore la chemise en nage après une séance de danses intenses , essayant de reprendre mon souffle et admirant les lumières de la place du capitole du haut du balcon du Borios par une douce nuit de printemps .

Je me souviens surtout du moment le plus important de l'après midi , celui que l'on ne voulait rater pour rien au monde , les séries de slows avec Georgia de Ray Charles et Only you des Platters .

Dans notre bande , chacun d'entre nous avait sa méthode pour draguer les filles .

Francis était assez complexé , probablement à cause de ses oreilles décollées , il dansait rarement .

Loulou draguait à distance , rien qu'avec les yeux et cela fonctionnait généralement assez bien .

Marceau , le plus beau de la bande n'avait aucun problème pour danser et pour draguer les plus jolies filles .

Mais Jacques était de très loin le plus efficace , il dansait très peu mais emballait facilement l'air de rien .

Moi je me débrouillais assez bien surtout grâce à mon bagout . Je parlais beaucoup . Ma méthode consistait à faire rire les filles . Cela ne marchait pas toujours .

A ce sujet Marie-Claire raconte souvent que lors de notre première rencontre elle est restée assise à coté de moi toute l'après midi alors qu'elle ne pensait qu'à danser car , comme je n’arrêtais pas de lui parler personne n'osait l'inviter .

Pour revenir aux slows , la soirée était réussi lorsqu'ils se concluaient comme il se doit par une superbe pelle comme on disait à l'époque .

A propos de baiser , je dois préciser que mon premier avec Marie-Claire , celui qui compte , a bien eu lieu au cours d'un slow mais pas au Borios mais à la Pizzeria , un club qui était situé rue Gabriel Péri près du boulevard Strasbourg .

C'était un époque insouciante . On ne craignait pas le chômage .

On n'était pas pressé d'entrer dans la vie professionnelle ni de s'engager par le mariage dans la vie d'adulte .

Chaque soir , après les cours , notre bande se réunissait à Mon Caf .

On ne parlait pratiquement jamais de politique , ni de sports .

Nos interminables discussions concernaient essentiellement les films que nous avions vus la veille car le cinéma occupait la majeure partie de nos loisirs .

Les cinémas de Toulouse étaient concentrés autour de la place Wilson .

Il y avait le Plaza , le Trianon , le Gaumont , les Variétés , le Zig zag , le Rio , le Wilson , le Paris , le Français , l'ABC ,les Américains , tous fréquentées en semaine par des étudiants .

Pour les films , on avait moins le choix qu'aujourd'hui car il n'y avait pas de complexes multi salles .

Ils étaient diffusés une à deux semaines après Paris et pour certains films américains quelques mois après New-York .

On attendait impatiemment l'arrivée de ces films , après avoir lu et relu toutes les critiques à leur sujet sur les journaux .

On se précipitait dès la première projection pour pouvoir participer ensuite aux nombreux débats qui nous occupaient des soirées entières jusqu'à la séance suivante .

C'était l'époque des premiers James Bond avec Sean Connery , des westerns spaghettis de Sergio Leone , de la nouvelle vague avec Claude Chabrol , Jean luc Godard , François Truffaut , des gendarmes de Saint Tropez avec De Funes , et des films de mes acteurs préférés Lino Ventura et Jean Paul Belmondo .Ces séances étaient beaucoup plus animées qu'aujourd'hui .

On chahutait énormément en regardant les films et on adorait faire des réflexions à haute voix pour amuser nos copines .

Je me souviens d'une séance particulièrement folle , lors de la sortie du film , d'où viens-tu Johnny avec Johnny Hallyday et Sylvie Vartan .

La salle était remplie d'étudiants qui criaient et reprenaient en cœur les airs du film .

On faisait tellement de bruit que l'on n'entendait pas les répliques des acteurs .

Je me souviens aussi d'un autre chahut non pas au cinéma mais lors d'un récital de France Gal .

Cette malheureuse chanteuse devait ce jour là être légèrement enrouée . Aussi , tous les étudiants se mirent à accompagner ses chansons en haletant bruyamment en même temps qu'elle . Elle n'avait pas apprécié .

Mais la plus grosse blague, je l'ai réalisé quelques mois plus tard avec mon grand copain Hubert .

Nous avions fait le pari de subtiliser la casquette d'une hirondelle , les gendarmes de l'époque , directement sur sa tête , sans qu'il ne se doute de rien .

On a monté notre coup lors d'un concert de Johnny Hallyday à la Halle aux grains .

On savait qu'à la fin du concert , Johnny devait s'échapper par la sortie arrière et comme à chaque spectacle il était attendu par une foule de fans en délire .

On avait constaté lors de précédents spectacles que , pour protéger la sortie des artistes , il y avait toujours une dizaine d' hirondelles qui formait un rempart entre les artistes et la foule de fans et on avait imaginé qu'à l'instant du passage de Johnny , on profiterait de la bousculade pour subtiliser la casquette d'un gendarme .

Hubert s'était positionné derrière un grand gendarme au premier rang des fans . Moi je me trouvais à quelques mètres en arrière .

Au passage de Johnny, Hubert s'est emparé de la casquette et me l'a lancée par dessus la foule .

Je l'ai récupérée et suis parti à toutes jambes vers ma voiture .

Quelques instants après , nous sommes revenus sur le lieu de nos exploits pour constater que le gendarme s'était fait engueuler par son supérieur car il ne retrouvait plus sa casquette .

Je me souviens que c'était un grand gaillard chauve .

On avait bien ri et on était très fier de notre exploit .

Hubert a conservé longtemps son trophée dans sa chambre sans que ses parents ne s'en inquiètent .

Un autre souvenir me reviens de cette époque .

Il y avait autour de Toulouse une dizaine de fermes qui louaient des chevaux et , pour le prix d'une séance de cinéma nous pouvions pendant une heure nous prendre pour des cow-boys .

Je me souviens encore aujourd'hui de la très forte émotion que j'avais ressenti lorsque, pour la première fois, mon cheval était parti au galop .

Nous avons à la maison une photo où l'on voit Linda montait sur un cheval pour la première fois .

Je me souviens que ce cheval restait très très calme au milieu d'un près , et tout à coup il s'est mis à brouter doucement de l'herbe . C'est alors que l'on a entendu Linda hurler : Au secours !! il bouge .

Ces ballades n'étaient pas de tout repos car aucun d'entre nous n'avaient jamais pris de leçons d'équitations et qu'aucun instructeur ne nous accompagnait .

Le personnel de la ferme nous aidait simplement à monter une première fois sur les chevaux et venait les récupérer une heure plus tard à notre retour .

Si nous dépassions l'heure on devait payer un supplément .

On s'est aperçu rapidement qu'un cheval ne se pilotait pas comme une bicyclette et que , bien que choisi parmi les plus dociles ils n'en faisaient qu'à leur tête .

Ils avaient tendance à s'arrêter pour brouter de l'herbe et surtout à essayer de nous désarçonner en passant sous des branches et lorsqu'ils avaient réussi , ils rentraient seuls à l'écurie .

Marie-Claire montait souvent une gentille jument rousse nommée Java . Elle était très calme et ne lui a jamais posé de problèmes . Je ne me souviens pas du nom du cheval d' Eliane , il était lui aussi très calme .

Par contre Marc , son copain de l'époque avait choisi Bayard un cheval un peu plus fougueux qui était réservé à des cavaliers plus expérimentés .

Et ce qui devait arriver arriva .

Marc fut rapidement désarçonné et Bayard rentra tout seul à l'écurie . Et Marc légèrement vexé mais heureusement sans mal revint à pied .

On s'était beaucoup moqué de lui .

Comme je pensais être un meilleur cavalier , j'ai décidé , pour faire le malin , de monter à mon tour Bayard .

J'étais tout de même un peu inquiet mais je ne pouvais plus me désister .

Donc , le week-end suivant , j'ai insisté pour monter Bayard .

J'ai commencé à démarrer au pas , puis au trop en essayant de le retenir au maximum mais Bayard est parti tout à coup au grand galop et au moment où je m'y attendais le moins , il fit un grand écart sur le côté , pratiquement à angle droit et moi tout naturellement je me suis retrouvé dans le fossé , heureusement sans mal mais avec une très grosse frousse .

Et comme Marc , le week-end précédent je revins à pied à l'écurie sous les regards moqueurs .

J'ai eu tellement peur ce jour là , que je m'étais juré de ne plus jamais monté sur un cheval de ma vie.

En fait , nous sommes remontés sur des chevaux mais dans un autre contexte .

Je me souviens que dans ma jeunesse , j'avais adoré le film Crin Blanc où l'on voyait des cavaliers poursuivant des taureaux le long des plages de Camargue .

Ils galopaient , cheveux au vent , sur de superbes étalons blancs et je rêvais de faire de même depuis que j'avais vu le film , D'où viens-tu Johnny , avec Johnny Haliday et Sylvie Vartan .

Or ,un jour , alors que nous passions près de la Camargue , probablement lors d'un de nos voyages en Grèce , nous avons découvert , une publicité le long de l'autoroute qui nous proposait de faire pour une somme modique , une promenade sur ces fameux chevaux blancs .

Sans hésiter , nous avons saisi cette opportunité car j'avais persuadé Marie-Claire que nous allions vivre une des plus belles aventures de notre vie .

En fait d'aventure , cela ne s'est pas exactement passé comme je l'avais rêvé .

Les chevaux étaient blancs mais ce n'étaient pas des mustangs mais des gros chevaux de traits , probablement des Percherons .

Ils étaient si gros que l'on avait du mal à les enfourcher , d'ailleurs il n'avaient pas de selles et étaient équipés d'une simple corde autour du coup qui nous servait de rêne .

Au lieu de courir le long des plages , on nous fit faire trois fois le tour d'une vigne sans voir la mer et je me souviens que nous avons eu mal aux reins pendant quelques jours .

Ce fut aussi à cette époque que nous avons débuté le ski .

J'avais vingt ans , Marie-Claire dix-sept. Nous n'avions pas encore l'intention de nous marier car nous n'étions pas autonomes financièrement .

Nous poursuivions nos études , Marie-Claire , son BTS de secrétariat de direction au lycée Ozenne , et moi ma licence de sciences physiques à l'université Paul Sabatier .

Tous les soirs je la retrouvais à la sortie des cours et je la raccompagnais chez ses parents

mais nous passions tout nos loisirs ensembles entourés de tous nos copains et copines qui pour la plus part n'était pas en couple .

Nous avons d'ailleurs étaient parmi les premiers mariés de notre bande .

Revenons au ski .

Nous étions tous débutants exceptés Marceau et Jean-Louis .

Nous nous étions inscrits à l'Escagarol , une association sportive toulousaine qui nous louait les skis et qui nous transportait vers les stations pyrénéennes en car tous les dimanches .

Départ de Toulouse à six heure du matin , retour vers dix heures du soir .

Nos équipements n'étaient pas aussi performants que ceux d'aujourd'hui . Les chaussures en cuir , les gants,les pantalons fuseaux et les anoraks étaient beaucoup plus légers . On avait souvent très froid .

Les skis en bois très longs , les miens mesuraient deux mètres dix , étaient très difficiles à manœuvrer car les pistes n'étaient pas damées et elles étaient couvertes de bosses.

Avec des skis de cette taille , il était très difficile de faire des conversions .

Les carres n'étaient pas aussi affûtées qu'aujourd'hui . Il y avait énormément de plaques de verglas .

Et pour couronner le tout , nous ne prenions pas de leçons car elles étaient trop chères et il y avait trop peu de moniteurs.

On apprenait à skier en regardant les copains qui avaient quelques jours d'avance sur nous.

Pour accéder aux pistes , il fallait pouvoir prendre sans tomber le téléski car il n'y avait pas de télésiège à l'époque .

Cela ressemblait souvent à la roulette russe . On ne savait jamais lorsqu'on prenait un téléski si l'on arriverait au sommet sans problèmes .

Au démarrage ils nous propulsaient avec une très forte accélération qui nous soulevait du sol sur quelques mètres . La retombée était pour les débutants très acrobatique .

Et tout le long du parcours ces téléskis étaient semés d’embûches . Plaques de verglas , virages à quatre vingt dix degrés , manque de neige qui nous soulevait dans les airs .

Ce dernier point était un gros problème pour Marie-Claire qui , comme elle était légère , se retrouvait très souvent à un mètre du sol . L'atterrissage était parfois difficile .

Mais le danger pouvait aussi provenir des autres skieurs .

Je me souviens d'un jour ou nous tentions de rejoindre les pistes d'une petite station qui je crois est rattachée aujourd'hui à Guzet neige.

Nous étions une trentaine de débutants essayant de prendre le téléski qui ce jour là comportait un passage légèrement verglacé à mi pente.

Environ un skieur sur trois n'arrivait pas à passer cet obstacle . Il dérapait puis glissait en arrière sur la pente , emportant à sa suite tous les skieurs qui le suivaient .

Je revois encore notre file de débutants qui se préparaient avec une grosse inquiétude à prendre le téléski , en scrutant le haut de la pente , là où se trouvait la plaque de verglas .

Avec , à coté de nous un gros tas constitué par les skieurs malchanceux qui n'avaient pas pu franchir l'obstacle et qui , après avoir dévalé la pente , essayaient de se sortir de la mêlée .

Je me souviens aussi des grands schuss au Pas de la Case .

Les pistes n'étaient pas damées et les skieurs laissaient derrière eux des traînées qui formaient avec le gel de la nuit précédentes des sortes de rails profonds .

Comme nous étions débutants , nous avions du mal à nous sortir de ces traces et quelques fois , au lieu d'avoir mis nos skis dans les traces d'un seul skieur , pied droit sur trace droite et pied gauche sur trace gauche , nous avions mis nos planches sur les traces de deux skieurs différents ce qui , lorsque elles se séparaient , nous obligeaient à faire , soit un grand écart , soit à croiser nos skis . Dans tous les cas cela se terminait par de spectaculaires plongeons dans la neige , généralement sans trop de problèmes.

On rentrait au refuge trempés jusqu' aux os , frigorifiés mais heureux .

 

C'est aussi au cours de ces années que nous avons fait nos premières randonnées estivales en montagne , sur les conseils de Jean-Louis qui lui avaient passé une grande partie de son enfance à Cauteret .

Je me souviens de nos premières ballades au cirque de Gavarnie , au lac de Gaube , à la brêche de Roland , au lac d'Oo et à l'hospice de France . Là encore nous étions débutants et parfois imprudents .

En particulier lors d'une randonnée vers le port de Vénasque que nous avions démarré après un repas au restaurant en chaussures de ville .

Nous n'avons pas pu monter très haut , arrêtés par la fatigue , le mauvais temps et Kiki qui s'était cassée ses hauts talons sur les rocailles .

Mais je me souviens surtout de mes premières et fortes émotions lors de ces ascensions , émotions que j'ai toujours eu du mal à décrire mais que je ressens encore aujourd'hui chaque fois que je pars en montagne . La même émotion que celle qu'éprouvait la chèvre de monsieur Seguin lorsqu'elle s'était échappée dans la montagne .

Enfin mais je l'ai déjà raconté nous passions les vacances d'été à l'étranger , en partant de Toulouse avec notre 2cv et en couchant sous la tente . Quelques fois , seuls avec Marie-Claire , d'autres fois avec des copains mais toujours au bord de la Méditerranée en Italie , en Croatie , en Grèce et en Turquie .

Durant toutes ces années , Marie-Claire vivait chez ses parents dans un appartement situé au deuxième étage de la caserne des pompiers de Boulingrin , appartement donnant sur le port Saint Sauveur .

Nous avons il y a peu de temps acheté une aquarelle du peintre Toulousain Robert Fuggetta qui justement représente le Port Saint Sauveur avec en fond l'appartement de ses parents .

Mes parents eux avaient vendu en 1966 le Chateau de Peyrolade à Daux et acheté une villa à Blagnac au 52 route de Grenade .

 

 

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